« Les sensations affleurent. L’émotion est latente. Une tension. Un mystère. Les photographies d’Antoine Lecharny ont de l’épaisseur. De la chair. De la matière photographique, aussi. Celle qui sent bon la chimie de la chambre noire. Le récit se déploie, s’égare, prend des chemins de traverse. Noir & blanc et couleur dialoguent dans l’incertitude de leur réalité. Réalité, songe, souvenir d’un amour passé ? Que veut nous dire Antoine avec ses images si souvent floues et pourtant tellement cadrées. Pourquoi ses photographies ne s’épuisent-elles pas au feuilletage du livre ? Pourquoi a-t-on envie de « lire » la suite… Sur quels chemins d'Ano Meriá, village perché sur l'île grecque de Folégandros, sommes-nous emmenés ? Sur des sentiers rocailleux ou par les ruelles aux murs blanchis ? Partout en fait… Partout où il est allé avec elle. Elle, la femme aimée qui apparaît puis disparaît au fil des pages. L’atmosphère est pesante, tout comme les couleurs de ces paysages de fin d’été…
J'ai découvert le travail d'Antoine Lecharny en tant que conseillère artistique du Prix HSBC. J'avais pour mission de retenir douze dossiers parmi les six-cents-cinquante déposés sur la plateforme du Prix. Dans ce flot d'images, cette série discrète m'a embarquée. Une écriture à base de grain, de mouvement… Pas de sujet à la mode, ni de rapport avec l'actualité du monde, mais une parenthèse poétique, une belle balade où l'on croise des amoureux fougueux, des arbres tressaillants et des villages silencieux. La vie tout simplement, peut-être… La vie rêvée ? » Sylvie Hugues